Conte 6 : "Et vous, savez-vous ce que c'est, l'Amour ?"

"Et vous, vous savez ce que c'est, l'Amour ?"


C'était une question digne d'un enfant. Or, la personne qui posait cette question à tous les promeneurs du parc de Manhattan était bien trop âgée pour être encore un enfant. Une femme d'environ 40 ans, les cheveux d'un noir délavé, un brin sale, avec des vêtements fripés et démodés composés d'une parka beige et d'une robe à fleurs autrefois d'un jaune pétant. Son visage était l'expression même de la curiosité naïve et innocente. Elle avait toujours avec elle un petit cabas en coton blanc sur noir, mais elle lui arrivait de dire à qui voulait bien l'entendre qu'il était en réalité blanc sur noir.


Tous les vendredi après-midi, cette dame étrange était là, en plein coeur d'un parc de Manhattan à poser cette question à tous les promeneurs qui passaient par là. Inlassablement.


"Et vous, vous savez ce que c'est, l'Amour ?"


La plupart du temps, on l'ignorait, sauf les enfants dont les parents leur disaient presque aussitôt de ne pas la regarder. Mais, il arrivait qu'elle tombât sur quelqu'un de différent qui la regardait avec surprise, puis, considérant son apparence extérieure, finissait par lui sourire d'un air un peu gêné, puis finissait par reprendre son chemin.

Bientôt, elle finit par être connue des habitués du parc. Sans qu'elle s'en rendît compte, on finit par la surnommer "Lady Love". Son intégration dans le quotidien, le panthéon du quartier était faite.


"Et vous, vous savez ce que c'est, l'Amour ?"


Ce que tout le monde ignorait, c'était que cette dame à la question inlassable était une pensionnaire de l'asile psychiatrique le plus proche. Compte tenu de son comportement inoffensif, les psys la laissaient sortir en société le vendredi après-midi. Chaque soir, elle y revenait, docilement, sans poser de questions, ni montrer de déplaisir. Les raisons de son internement en asile étaient connues des seuls médecins : des parents morts d'une overdose, un mari atteint de perversité narcissique, et le coup final, une enfant morte à cause de la raison seconde. Ils avaient diagnostiqué son mal de la manière suivante : "choc traumatico-dépressif". En clair, le stress l'avait écrasée et son esprit avait fini par passer en mode vierge. Depuis, elle était restée silencieuse hormis le vendredi après-midi où cette question lui revenait pour chaque personne rencontrée :


"Et vous, vous savez ce que c'est, l'Amour ?"


Tout aurait pu continuer de cette manière, indéfiniment, si un événement ne s'était pas produit qui changea radicalement la donne.


Lady Love était là comme d'habitude à poser cette question à tout le monde, et donc à personne, invisible. Il lui arrivait parfois de se déplacer sur les chemins du parc de Manhattan, et c'est ainsi qu'elle finit par tomber sur un bébé posé sur un banc. Le bambin ne devait pas avoir plus d'un mois et pleurait, abandonné, tout seul, au milieu de l'univers. Sa mère, issue de quartiers défavorisés n'avait pas les moyens d'élever seule un deuxième enfant. Elle venait de le laisser là il y a quelques secondes.

Ce fut ainsi que notre dame étrange fut mis en présence de ce bébé abandonné.


Au lieu de passer son chemin, elle s'arrêta à côté du banc, et sans une once d'hésitation, le prit dans ses bras. Elle savait y faire, elle avait déjà eu une enfant. C'est pourquoi elle comprit rapidement qu'il pleurait à cause de la faim. Cependant, comme elle n'avait pas un rond, elle n'avait pas les moyens pour se procurer un biberon et du lait.


Aussi s'assit-elle sur le banc et se mit à chanter en berçant le nourrisson. Le chant n'avait pas de parole, juste des notes. Ce n'était pas comme si elle cherchait à chanter fort, mais pour une raison inconnue, sa voix était très claire et facilement perceptible. Le bébé quant à lui, cessa rapidement de pleurer et de vagir, sûrement pour l'écouter. 

Lorsqu'elle s'arrêta, des gens s'étaient arrêtés pour l'écouter. L'un d'entre eux, un petit journaliste avait assisté à la scène depuis le moment où elle avait trouvé le bébé.

"Excusez moi madame, mais ce bébé a faim. Vous avez besoin d'aide."

À cela, elle répondit :


"Et vous, vous savez ce que c'est, l'Amour ?"


Le petit journaliste comprit. Non pas intellectuellement, mais avec le coeur. La vision d'une dame étrange ramassant un bébé, le chant et la question, tout ceci avait suffi à ouvrir une fenêtre dans ses émotions.

Renversé, il s'éloigna quelques minutes pour aller acheter un biberon et du lait, puis revint pour donner à la dame étrange ce dont elle avait besoin.

Le bébé mangea à sa faim.

Le soir venu, lorsqu'elle dut rentrer à l'asile, le petit journaliste la suivit, fasciné, et lorsqu'il vit l'asile, il comprit qu'elle ne pourrait pas garder le bébé. Comme si elle avait attendu ce moment, la dame étrange s'arrêta sur le pas de la porte, se tourna vers le petit journaliste et lui tendit le bébé.


"Et vous, savez-vous ce que c'est, l'Amour ?"


Le mois suivant, le petit journaliste avait fini les procédures d'adoption et fait connaître la dame étrange aux yeux du monde.

Son histoire et sa question firent le tour du monde en moins de 24h.

Dans le monde entier, des gens se posèrent une question peu simple à répondre.


Et des miracles apparurent de leurs réflexions.


Et vous, savez-vous ce que c'est, l'Amour ?


FIN


Après ce joli petit conte, permettez-moi de me présenter. Je me nomme Iris, et je fais une courte apparition sur ce blog pour des raisons de Plan et de stratégie.


Vous l'aurez vu, les choses avancent et progressent. À l'heure où les deux premiers cavaliers de l'Apocalypse ont été lâchés sur le monde, il est temps de se poser la bonne question.


"Et moi, que sais-je de l'Amour ?"


Beaucoup penseront savoir. Ils se trompent. Beaucoup, plus nombreux encore, penseront ne rien savoir, et ils se trompent aussi. Vous savez sans savoir.

Je ne vous demande pas, par cette question de me dire vraiment ce que vous savez. Je vous demande de réfléchir sérieusement au degré de présence de l'Amour dans votre vie, et ce sur tous les plans.


Vous l'ignoriez, et donc je vous l'apprends, mais quand vous travaillez sur vous, plus vous avancez, et plus vous redécouvrez des choses perdues. L'Amour est au centre de ces choses perdues. Il en est même la Racine. Donc, plus vous travaillez, et plus vous Aimez, plus vous délaissez la Peur, et donc votre Ego.


Au stade où ous en sommes, posez-ous la bonne question.

"Et moi, que sais-je de l'Amour ?"


La Terre doit ascensionner, cela est prévu. Mais derrière le mot Ascension se cache l'Amour.


Quand vous dites "Je t'aime", jusqu'à quel point êtes-vous conscient de ce que vous venez de dire ?


Je suis Iris de l'armée de Krishna, en charge de l'Amour Divin, et je viens vous mettre les pendules à l'heure.