Conte 11 : Le théorème du puits de Lumière + annonce

Au milieu d'un vaste champ où le regard se perd au loin, parcouru par les vents du nord, du sud, de l'est et de l'ouest, était érigée une petite fontaine.


Le pays était alors sous le coup d'une terrible sécheresse, et ce depuis des éons, au point que l'eau avait été oubliée par ses habitants.

Pour autant, ils n'étaient pas morts de déshydratation car un fruit s’accommodant très bien des températures extrêmes poussait, rempli d'un liquide se substituant à l'eau. Il donnait suffisamment pour ne pas mourir de soif, mais pas assez pour l'étancher.

Le fruit permettait au peuple de survivre. Il devint l'élément crucial du pays. Certains en firent une religion, la religion du fruit, et le peuple entier s'enferma dans une croyance dissonante et absurde.

Car pendant ce temps là, l'eau continuait à couler de la fontaine construite au milieu de champs battus par les vents.

Elle attendait patiemment, tranquillement qu'on la retrouve.


Il advint un jour qu'un petit enfant trouva la fontaine. Il s'était perdu et avait grand soif, ayant épuisé sa réserve de fruit. Voyant l'eau couler, il se demanda tout d'abord ce que cela pouvait être. Mais, devant la soif qui lui asséchait la langue et l'apparente fraicheur de l'eau, l'instinct le guida et il but.

La soif le quitta.

Plus tard, il ramena ses parents afin qu'ils puissent y boire eux aussi, mais, engoncés qu'ils étaient dans la religion du fruit, ils eurent peur de l'eau et interdirent à l'enfant de revenir.


Pourtant, l'enfant se souvenait de la qualité désaltérante de l'eau, et le fruit n'avait plus aucun attrait pour lui. Aussi revint-il à la fontaine sans que personne ne le sache.

"Toi qui apaises la soif bien mieux que le fruit, qui es-tu donc ?"

Silence troublé uniquement par le bruit de l'eau.

"Je vois mes semblables enfermés dans une croyance obscure qui les maintient dans la souffrance. J'y ai cru aussi, jusqu'à ce que je te croise et que tu m'ouvres les yeux. Le fruit n'est rien. Et tu es tout."

Silence de la part de l'eau.

Prenant ce manque de répondant pour un signe de la supériorité divine de l'eau, le petit enfant s'agenouilla avec respect et courba la tête.


À ce moment précis survint un jeune nomade parcourant le monde avec son troupeau de chèvres du désert. Lorsqu'il entendit le monologue et les gestes de soumission de l'enfant, celui-ci éclata de rire et il lui adressa la parole en ses termes.

"Je te vois parler à quelque chose qui n'a pas de voix, et agir avec cela comme s'il était ton seigneur. Dis-moi, petit, es-tu malade dans ta tête ? Ne vois-tu pas pourtant que ce n'est que de l'eau ?"

L'enfant décontenancé, lui expliqua la situation de son pays et sa croyance en une chose nommée le fruit.

"Je comprends mieux ton comportement absurde. Laisse-moi te confier un petit secret mon ami. Rien de ce que tu vois mérite ton respect au point que tu te soumettes. Rien, absolument rien, fut-il détenteur d'une immense puissance, vaut la peine que tu ploies le genou devant lui. Même s'il était invisible à tes yeux, qu'il t'apporte son aide ou non."

L'enfant fut choqué par ses paroles. Devant l'immensité du monde, il devait bien y avoir quelqu'un à respecter : celui à l'origine de tout ceci !

Le nomade eut un fin sourire.


"Cesse de te laisser impressionner par ce que tu vois, sens, ressens, touche, goûte, entend, perçois, visualise... Tout ça, c'est Vide de sens."


L'enfant ne comprit pas ce qu'il voulait dire.

"C'est simple. Plus tu avanceras dans tes pérégrinations, et plus tu te rendras compte que tout est infini, sans fin.


C'est Vide.


S'il y a bien quelque chose à laquelle tu peux ressentir du Respect, de la Foi, c'est bien devant cela : le Vide.


Car le Vide est l'Origine du Tout."


Et sur ce, le nomade reprit sa route, laissant l'enfant perplexe, incertain d'avoir compris, mais plus fort et en devenir d'Indépendance.


*


Je suis Bardhena, et mes messages d'Unité sont multiples et pourtant reviennent à Un.


Je profite ici d'un Conte pour officialiser quelque chose et mettre au clair quelques détails.


Tout d'abord, je vous annonce que mon job de conteuse est presque fini. Avec celui-ci, nous atteignons le nombre 11, et il n'est pas prévu qu'Ous dépassions le nombre 13. Tout a un sens, surtout ce que je marque l'air de rien ^^ (attention : ici ÉNOOOOOOORME COUP DE POUCE)


Le site continuera à être ouvert bien entendu afin que vous puissiez accéder à mes 13 contes encore et toujours de manière perpétuelle, sans limite, avec Vide (rires).

De plus, ce site porte certes mon (glorieux) nom, mais il est aussi le porte-avion de nombreux autres scribes (passés, présents et futurs) qui sont pour la plupart très loin d'avoir fini de poser la plume, même si leurs publications peuvent paraître hachées et discontinues. 


En ce qui concerne mes contes et leurs diffusions, vous êtes bien sûrs encouragés à les imprimer pour votre usage personnel (même si chacun a sa manière de faire, n'est-ce pas). Vous aurez remarqué peut-être que mis à part quelques textes antérieurs à la création du site, on ne me voit pas vraiment ailleurs (sauf exceptions). Je tiens à préciser que J'INTERDIS à Jonas de répandre de lui-même mes contes. Cependant, au cas où une personne d'un autre site est amené à se demander s'il peut prendre mes contes et les mettre sur son site, alors il le peut s'il mentionne le site d'origine et copie le conte entièrement. (Je précise que cette autorisation est valable uniquement pour mes contes. En ce qui concerne d'autres scribes comme le Mérovingien ou Shimon etc..., il faudra le leur demander.)


J'entends des plaintes venant de votre part à l'idée que je Disparaisse *rires*. Quoi de plus naturel pour moi qui parle du Vide... "Calme-toi, on va pas te déporter"... *rires* Je vous rassure, ai-je dit que j'allais cesser de m'exprimer ? Vous verrez bien sous quelle forme cela dit. Pour l'instant, il faut encore que je termine les 13 contes !


Enfin, pour terminer, vous aurez remarqué que beaucoup de mes contes sont sibyllins, peu facile à comprendre car pouvant receler une multitude de sens...

C'est parfaitement voulu, vous pensez bien. Non, je ne vous donnerai pas le sens réel des textes (y en a un ? Mystèèèère), mais je vous propose en revanche de répondre à vos questions par mail si jamais vous avez une interrogation profonde à leurs sujets.

Je précise que je me réserve le droit d'ignorer vos questions si je sais qu'elles n'apporteront rien. Vous êtes prévenus !


Contrairement à ce cher Khubya, je suis du genre extrêmement discrète, voire cachotière. Faire de grands gestes et attirer l'attention n'est pas dans ma nature. Faites donc attention quant à mes réponses, si jamais vous me posez une question. Qui a dit que je me cantonnais aux mails ?



Je suis Bardhena, Grande prêtresse du Vide Absolu aux Iris bleu Vérité.